L’Europe sportive : Entretien avec Terry Smith, joueur du Nantes Basket-Hermine

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Comme chaque mois, notre bénévole Jérémie va à la rencontre des sportifs européens ou ayant un lien avec l’Europe sur le territoire. découvrez sa chronique dans l’Europe sportive ! 

Quelques jours après la fin du championnat d’Europe masculin et quelques jours avant le début du championnat du monde féminin, il était logique que le basket-ball soit mis à l’honneur dans cette rubrique. Ce mois-ci c’est l’arrière du Nantes Basket-Hermine Terry Smith qui a accepté de répondre aux questions. Le joueur de 36 ans a évolué dans énormément de pays européens au cours de sa carrière avant de se poser à Nantes où il va entamer sa quatrième saison ici.

 

Bonjour Terry, pour commencer, raconte-nous comment tu as commencé le basket ?

Aux États-Unis beaucoup de gens jouent dans la rue, c’est comme ça que j’ai commencé à l’âge de 10 ans.

 

 

Quelle image avais-tu du basket européen avant de traverser l’Atlantique ?

Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait en Europe. En 2008 je suis arrivé ici sans savoir ce qui m’attendait, c’était une découverte totale.

 

 

Pourquoi es-tu venu en Europe ?

Je n’ai pas pu intégrer la NBA, or je voulais continuer à jouer au basket-ball. Venir en Europe était ma deuxième opportunité de devenir joueur professionnel.

 

Comment as-tu eu l’opportunité de venir jouer en Europe ?

Je jouais très bien à l’université et mon coach de l’époque connaissait le manager général d’un club en Allemagne, il lui a envoyé une vidéo d’un match et c’est comme ça qu’on m’a offert un contrat.

 

Comment s’est passé ton intégration en Allemagne ?

Au départ ça a été un choc culturel, entre l’Allemagne et les États-Unis ce n’est pas le même style de vie. Je ne connaissais pas du tout le niveau des autres joueurs ni même le niveau du championnat. Je ne connaissais même pas le niveau de salaire auquel je pouvais prétendre.  Je me suis donc concentré à fond sur le basket et sur mon jeu, cela m’a permis d’avoir d’autres opportunités ensuite.

 

Au cours de ta carrière tu as beaucoup voyagé en changeant presque tous les ans de pays. Comment vivais-tu ce changement presque permanent ?

Pour moi cela fait juste partie de ma vie de joueur professionnel, je jouais toujours pour le prochain contrat. Tous les ans je veux donner le meilleur de moi-même pour obtenir le meilleur contrat la saison suivante. Changer de pays fait juste partie de mon périple de joueur professionnel.

 

Deux fois au cours de ta carrière tu as changé de club et de pays au milieu de la saison, c’était aussi pour trouver un meilleur contrat ?

La première fois j’ai été renvoyé et j’ai donc dû me trouver un autre club. La deuxième fois que j’ai dû changer d’équipe en cours de saison c’était parce que l’équipe n’avait plus d’argent. Cela a été un mal pour un bien puisque j’ai pu aller jouer en Espagne qui est le meilleur championnat européen.

 

Est-ce plus compliqué d’arriver dans une équipe en cours de saison ?

C’est très difficile spécialement quand tu arrives dans des grandes équipes. Chaque fois que j’ai changé d’équipe en cours de saison c’était pour renforcer une équipe de haut niveau, cela a été le cas en Espagne et à l’ASVEL en France. Il fallait trouver la bonne façon de jouer pour s’intégrer au mieux car dans ces équipes là il y avait déjà un collectif en place ainsi que des systèmes de jeu. Il faut pouvoir s’adapter à ses nouveaux coéquipiers et au coach.  Chaque situation est différente.

 

Y a-t-il une grande différence entre le style de vie en Europe de l’Est et celui de l’Europe de l’Ouest ?

Il y a une énorme différence, pour moi l’Europe de l’Est est beaucoup moins développé qu’ici. Même si le style de vie ici n’est pas le même qu’aux États-Unis, en Europe de l’Ouest je me sens plus à l’aise. Ici je ne me sens pas comme si j’étais sur une autre planète comme ça pouvait être le cas parfois en Europe de l’Est. En Europe de l’Est, les bâtiments sont plus vieux… c’est un style de vie plus humble.  Les infrastructures en Europe de l’Est sont souvent plus vétustes par rapport à ici (France, Espagne…).

 

As-tu déjà joué des matchs dans des conditions particulières ?

Je crois que le pire gymnase où j’ai joué c’était en Macédoine. Il faisait froid, il n’y avait pas de chauffage. On a dû s’échauffer avec des blousons d’hiver avant de jouer. Le parquet était en très mauvais état, tu pouvais presque enlever des morceaux du sol et les remettre ensuite. Après avoir vécu ça on apprécie encore plus de jouer dans des salles comme la Trocardière.

Quel pays as-tu préféré au cours de ta carrière ?

Je dirais l’Espagne, car le niveau de jeu là-bas est très élevé, c’est comme jouer en NBA mais en Europe. Tous les joueurs contre qui j’ai joué là-bas pourraient jouer en NBA ou en Euroleague, c’est vraiment un niveau très élevé. Ma réponse se base sur le niveau de jeu et pas spécialement sur le pays.


Tu as un passeport arménien, comment l’as tu obtenu ?

La fédération m’a contactée pour que je joue pour l’équipe nationale. Avoir un passeport européen permet au joueur américain de trouver plus facilement des contrats en Europe car souvent le nombre de joueurs américains par équipe est limité. Avoir un passeport arménien m’a offert plus d’opportunités. J’aurais pu jouer pour l’équipe nationale en 2017 mais à ce moment là j’étais blessé donc ça ne s’est pas fait.


Au cours de ta carrière tu as joué quelques matchs en compétition européenne. Pour toi quelles différences il y a entre un match européen et un match de championnat ?

Pour moi il y a surtout une différence de niveau. Le niveau est plus haut en compétition européenne,  ne jouent toujours que les meilleures équipes de leur pays.


Tu es au NBH depuis plusieurs années maintenant, c’est même le club où tu es resté le plus longtemps. Qu’est-ce qui te fait rester à Nantes ?

Je me sens bien ici. Je suis arrivé à un moment de ma carrière où je ne veux pas changer d’équipe tous les ans, j’ai besoin de stabilité.


Que fais-tu quand tu ne joues pas au basket-ball ?

Je m’entraîne beaucoup, j’ai donc besoin de beaucoup de repos quand il n’y a pas d’entraînement. Quand je ne joue pas  je préfère me reposer.


Quel est ton meilleur souvenir de ta carrière ?

C’est compliqué… Je dirais que c’était la fois où j’ai joué le Real Madrid pour la première fois c’était super. On a joué devant 18000 personnes. Il y avait Luka Doncic en face. C’était un match très serré qu’on a perdu au buzzer mais ça reste un super souvenir quand même.