Andréa en Belgique : trouver son chemin avec le CES

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Andréa est partie en Belgique pour un Corps Européen de Solidarité (CES) en novembre 2021. Elle évolue maintenant dans une structure culturelle à Bruxelles, et nous raconte son parcours en tant que jeune volontaire. 

Crédit photo: Jérôme Peraya

Andréa, peux-tu nous raconter ton voyage et pourquoi tu as choisi cette mission ?

 

Je suis partie à Bruxelles le 5 novembre 2021, et j’ai commencé ma mission le 8 novembre. J’ai décidé de partir en voyant la mission qui m’intéressait particulièrement. C’était en Belgique, mais si ça avait été autre part, même à l’autre bout du monde, je serais partie ! Je devais rentrer en fin juillet, mais j’ai été prolongée jusqu’en novembre, et j’aimerai rester ici.

 

 

Peux-tu nous présenter ta structure ? Quelle mission effectues-tu ?

 

Orfeo est une association dont l’objectif est de promouvoir l’art, particulièrement à Bruxelles, mais aussi dans le reste de la Belgique. L’association a deux volets :

 

– Le volet événementiel : elle aide des artistes émergents à se diffuser, à gérer leurs réseaux sociaux, leur communication. Il existe même un vidéaste qui les accompagne en faisant des shootings pour améliorer leurs dossiers de presse.

 

– Le volet social : l’association intègre la plupart des artistes dans des projets à caractère social. Par exemple, ils interviennent dans les foyers pour femmes victimes de violence, pour les sans-abris ou dans d’autres types d’actions.

 

Quant à moi, je suis ici en support aux filles de la communication et du marketing. Ma mission principale est de m’occuper des artistes. Je dois prospecter, pour trouver de nouveaux artistes avec lesquels on pourrait collaborer, prendre soin d’eux, capter leurs besoins. Ensuite, je m’occupe aussi de la programmation de ces artistes dans des festivals ou des événements.

 

 

D’où t’est venue cette idée de partir à l’étranger ? Comment as-tu eu connaissance de la Maison de l’Europe à Nantes ?

 

L’été dernier, j’ai terminé mon master (en direction et gestion de projets ou d’établissements culturels spécialisé en spectacle vivant à l’UCO). J’avais ensuite ma soutenance en décembre. Je n’avais pas envie de reprendre un job alimentaire comme je l’avais fait avant, alors je me suis intéressée au Service civique, que je n’avais jamais fait. J’ai donc commencé à regarder les missions, et sur le site Profil culture je suis tombée sur l’offre de la Maison de l’Europe. C’est comme ça que j’ai connu la structure.

 

Dans tous les cas, même si je n’avais pas trouvé ce CES, j’avais prévu de partir quelques mois en voyage en solitaire. Après 2 ans de Covid, surtout dans le domaine de la communication et des arts vivants, j’avais l’impression que tout ce que je faisais avait été dénaturé. C’était nécessaire pour moi de partir pour une question de santé mentale.

Que peux-tu dire de l’accompagnement de la Maison de l’Europe ?

 

Honnêtement, j’ai trouvé l’accompagnement génial. J’avais postulé en juillet, et on m’a appelée le 29 octobre pour me dire que j’étais prise, mais que je devais partir deux semaines plus tard.

 

Tout a été fait vite, mon rendez-vous pré-départ a pu être organisé, avec une humanité et une empathie débordante. J’ai été écoutée et c’était très agréable.

 

J’ai aussi aimé faire mon point de mi-parcours, voir comment j’avais évolué, personnellement et professionnellement. J’ai de la chance parce que ma mission est dans la lignée de ce que je voudrais faire plus tard, et ça m’a fait monter en compétence.

 

Mon tuteur est très humain, et très conscient de ce que c’était d’être un étudiant post-covid. J’ai même eu, à un moment, un problème de contraception et j’ai été accompagnée pour le problème d’assurance que j’avais, parce qu’ici ça m’aurait couté très cher autrement. Bastien Bruneau (chargé de mobilité à la Maison de l’Europe à Nantes) était très impliqué, et pour moi c’était super important de me sentir entourée comme ça.

 

Raconte-nous un souvenir !

 

Plus qu’un souvenir, j’ai remarqué plein de choses en Belgique. Par exemple, ici dès qu’il fait beau, on prend un congé. Les Belges sont beaucoup sur les compromis, mais pas quand il fait beau ! C’est totalement normal de ne pas travailler pour profiter du beau temps.

 

C’est aussi très facile de créer du lien, avec tout le monde, et même de trouver quelqu’un que l’on vient de rencontrer dans la cuisine du bureau par exemple, pour aller boire une bière à 14h !

 

Bruxelles c’est culturellement très riche, et pas très grand. Un peu comme Nantes. J’ai aimé les événements qui promeuvent la marginalité, la folie dans toute sa splendeur. Ce sont des événements qui sont très fédérateurs ! J’ai par exemple participé au Carnaval sauvage et à la Zinneke parade (une parade rassemblant tous les 2 ans environ 2500 paradeurs), où j’ai défilé.

Crédit photo: Jérôme Peraya

Qu’as-tu découvert du pays depuis que tu es arrivée ?

 

Je n’ai pas beaucoup voyagé, car j’étais prise par le travail, je suis allée à Liège. Mais j’ai quand même découvert plein de choses dans ce pays. J’ai par exemple découvert la bière, le gouda mais surtout le gingembre ! Ils en mettent partout, et depuis moi aussi. Maintenant j’ai des défenses immunitaires en béton. J’ai développé une vraie passion pour le gingembre.

 

Autrement, j’ai découvert que les Belges ressemblent un peu aux bretons : ils sont chaleureux, cools, ils ont les bras ouverts mais ils ne te forcent pas tout de suite à devenir ami. Pour aller en profondeur, ça prend plus de temps, et socialement ça me convient très bien.

 

Quant à Bruxelles, c’est la deuxième ville la plus internationale après Dubaï. Et ça se ressent, j’ai largement amélioré mon anglais et je commence à prendre des cours de néerlandais parce que je veux rester ici et c’est nécessaire. C’est génial parce qu’ici les gens sont habitués à la multiculturalité.

 

On appelle la Belgique le pays plat, mais c’est vraiment qu’une question de paysage. Parce qu’historiquement c’est hyper riche, très complexe. Ça en est même beau et émouvant.

 

 

Que peux-tu dire de l’Europe à la lumière de cette expérience ?

 

Je dirais que je suis devenue plus consciente de certains enjeux comme le numérique ou l’écologie. Je n’avais pas fait d’Erasmus, et je me suis découverte européenne. Je dirais même plus européenne que française. 

 

Je ne vois plus la France sans l’UE, sans l’espace Schengen. Mon identité peut ainsi devenir multiple, jusqu’à devenir un patchwork de plusieurs pays de l’UE.

 

Un petit mot pour les jeunes qui voudraient partir en Europe ?

 

Je le conseille à n’importe quel âge, après le bac, une licence, un master, sans avoir fait d’études. C’est primordial pour se découvrir, se redécouvrir et se construire. C’est aussi primordial de découvrir d’autres façons de faire, d’autres paysages, d’autres gastronomies pour cultiver notre multiculturalité.

 

Cette expérience de volontariat apporte beaucoup professionnellement mais aussi particulièrement : ici j’ai fait des rencontres d’une vie.

 

Cela permet de sortir de notre zone de confort, grâce à un programme bien organisé, on peut se permettre d’évoluer dans notre sphère pro ou personnelle.

 

J’ai un ami qui fait aussi un CES, et on se rend compte tous les deux à quel point on monte en compétences, grâce aux missions que l’on a, à nos vraies responsabilités. J’ai gagné beaucoup de confiance en moi, surtout après les 2 ans difficiles que l’on vient de passer.