Vivre le moment présent à Växjö avec Océane !

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Océane est partie à Växjö, un village suédois, dans le cadre d’un volontariat en Corps européen de solidarité. Elle nous raconte son expérience sur place et son plus beau souvenir !

Peux-tu revenir sur ton parcours, tes études, passions… nous parler brièvement de toi ?

J’ai fait un bac ES puis je me suis dirigée vers une Licence d’Histoire parcours Europe à Nantes, c’est l’équivalent d’une double Licence. On étudie d’un côté l’Histoire, 50% de nos cours c’est l’Histoire et 50% du reste c’est des cours axés sur l’Europe : donc géopolitique, droit, économie, philosophie… c’est très varié. Du coup j’ai eu ma Licence en juin dernier, et pendant ma dernière année de Licence j’ai fait un Erasmus en Roumanie pendant 6 mois. Quand j’ai terminé ma Licence je ne savais pas dans quel Master me diriger, et comme j’avais beaucoup aimé mon expérience à l’étranger j’ai décidé de prendre une année et de faire un volontariat.

Comment as-tu eu l’idée de partir à l’étranger et comment as-tu connu la Maison de l’Europe ?

Alors j’ai pas beaucoup voyagé avec mes parents, mais je suis très curieuse, j’adore découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles histoires ; et c’est aussi pour ça que j’ai étudié l’Histoire. J’avais jamais eu l’occasion de partir, et quand je suis partie en Roumanie, l’Erasmus était obligatoire et j’avais toujours eu l’idée d’en faire un mais je ne pense pas que je serais partie de moi-même… parce que je suis quelqu’un de très stressée et qui reste à la maison en général ! Mais partir là-bas m’a ouvert l’esprit. J’ai pu voyager avec des amis pendant mon Erasmus et j’ai jamais autant appris qu’en voyageant. Je voulais vraiment retrouver ça.

J’ai connu la Maison de l’Europe par le biais de ma Licence. On avait des conférences qui étaient coorganisées avec la Maison de l’Europe. Je me rappelle notamment d’une conférence sur l’OTAN, et c’est là que j’ai commencé à me renseigner sur l’organisation.

Raconte-nous ton voyage : quand tu es partie, où et pour combien de temps ?

Je suis arrivée en Suède vers le 20 septembre 2022 et j’y reste jusqu’à fin août car c’est vraiment un projet d’un an. Donc pour résumer le voyage, j’ai pris un avion de Bordeaux jusqu’à Paris, puis Paris Copenhague et à Copenhague j’ai encore dû prendre deux trains pour arriver au sud de la Suède, parce que je suis vraiment tout en bas, proche du Danemark.

Peux-tu me parler de tes missions et de la structure qui t’accueille ?

Alors ici, mes missions c’est surtout d’aider au bon fonctionnement de l’organisation, au niveau pratique aussi, parce l’organisation travaille avec des personnes handicapées et des personnes qui n’ont pas eu d’activité professionnelle pendant longtemps pour raisons médicales, personnelles ou raisons « sociales », des personnes qui ont fait de la prison par exemple et qui souhaitent se réinsérer dans le monde du travail. Moi je travaille plutôt avec des personnes handicapées avec toute une partie logistique comme la réception de fauteuils roulants, faire des livraisons de produits médicaux (on a une petite boutique au sein de l’organisation) ; puis une partie événementielle, où j’organise des activités. Je travaille notamment avec des jeunes qui essaient de monter un projet au sein d’écoles. Je leur indique comment procéder : comment prendre contact, quelles activités on peut proposer. Aussi, j’aide pour la mise en place d’activités culturelles. Toutes les activités qu’on mène ici sont gratuites pour tout le monde. En ce moment, tous les jeudis on a une soirée cinéma internationale, que j’organise d’ailleurs.

Les missions te plaisent ?

Oui, ce sont des missions que je n’avais jamais faites avant. J’avais déjà un peu travaillé mais c’était des jobs d’été. Là pour le coup j’apprends plein de choses en communication mais aussi des choses pratiques : comment organiser un événement, comment travailler avec des personnes en situation de handicap, comment s’adapter… Et oui, j’aime vraiment beaucoup !

J’imagine que tu ne parlais pas suédois avant de partir ?

Je parlais pas du tout suédois non ! Dans l’organisation quasiment tout le monde parle en anglais. C’était dur de me motiver à apprendre le suédois. J’ai des cours de suédois gratuits sur place mais c’est très compliqué.

Comment se passe ton intégration sur place ? Est-il simple de faire des rencontres ?

C’était assez compliqué. J’ai rencontré pas mal d’étudiants Erasmus mais au niveau des étudiants suédois, ou plus globalement des jeunes suédois, c’est assez difficile. Ils ne se mêlent pas beaucoup aux autres ; c’est dur d’intégrer leur cercle d’amis. Donc les amis et connaissances que je me suis fait c’est principalement d’autres internationaux. Aussi je suis dans une petite ville qui s’appelle Växjö, je sais pas combien il y a d’habitants, mais ça joue aussi.

Qu’as-tu découvert du pays depuis que tu es arrivée ?

C’est pas totalement différent de la France, on est toujours en Europe, mais ici les gens sont très respectueux. Évidemment en France on a des gens respectueux, mais là c’est vraiment au-dessus. Il y a un respect pour tout : le respect des voisins, on ne fait pas de bruit, le respect dans la rue, il n’y aucun déchet par terre. Aussi, dans les bus on respecte l’espace de l’autre : par exemple je n’irais pas m’assoir à côté de quelqu’un d’autre même s’il y a une place. Autre chose : personne ne fume, c’est interdit de fumer dans les lieux publics, même dans les bars et en terrasse c’est interdit, du coup les gens utilisent le « snus », c’est du tabac en sachet qui se cale au niveau des gencives, ça ressemble à un sachet de thé en plus petit.

Sinon il y a beaucoup de nature, et quand on monte au dessus de Stockholm c’est vraiment vide ; il y a très peu d’habitants. Au niveau cuisine, les suédois mangent vers 17h/18h, mais c’est plutôt pour la nourriture en général que c’est compliqué, je trouve ça moins bon qu’en France. Les suédois mangent beaucoup de pommes de terre, du choux, beaucoup de meat balls, pas mal de poisson aussi…

Par contre on a aussi ce qu’on appelle les « fika », c’est des pauses café comme un rituel, c’est un vrai moment de partage, et on peut avoir jusqu’à 3-4 fika par jour où on mange un petit gâteau accompagné d’un café ou autre. Et si on reste à son bureau, et qu’on ne participe pas, c’est assez mal vu, voire malpoli.

Ta vision de l’Europe a-t-elle changé depuis cette expérience ?

Déjà une grosse différence c’est qu’il n’y a pas l’euro ici. Mais sinon je pense qu’on ressent quand même qu’on est dans un pays relativement différent ; on le voit surtout au niveau du comportement dont je parlais : le respect etc. Aussi il n’y a jamais de manifestations, au niveau de la politique et des enjeux sociétaux, les revendications passent par des ONG ici.

As-tu déjà un (ou plusieurs) souvenir(s) marquant(s) à nous partager ?

Durant mon CES j’ai eu l’occasion de voyager et je suis allée jusqu’en Laponie, on a fait 23h de route en train déjà, donc on était très très fatigués, on se rendait même pas compte qu’on était en Laponie ! Le premier soir on était en train de manger avec mes colocotaires et on a vu des aurores boréales donc on est sortis dehors dans la précipitation, sans manteau ni rien, en oubliant qu’il faisait extrêmement froid ! On est quand même sur du -25°C !

Un conseil pour les jeunes qui voudraient partir en Europe / effectuer un CES ?

On apprend jamais autant qu’en allant dans un autre pays. J’ai de la chance aussi parce que ça se passe super bien dans mon organisation. Le fait d’être avec d’autres volontaires, c’est une expérience inoubliable. Tout ce qu’on expérimente ici est unique, et je pense que c’est une chance de pouvoir faire ça en Europe. Donc il faut y aller, et ne pas hésiter !

Océane a rédigé un article pour son organisation, à découvrir par ici !