Cultiver son envie de voyage avec le Corps Européen de Solidarité

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Perrine, 24 ans, a toujours eu soif de voyages. Après sa troisième année de licence au Canada, elle finit sa formation en France et choisit de faire une année de césure grâce au Corps Européen de Solidarité.

 

Perrine, comment est né ton projet de mobilité ?

Après la fin de ma licence au Canada, et un voyage au Burkina Faso, j’avais envie de poursuivre l’expérience avec un stage à l’étranger pour finir mon master. À cause du COVID ça n’a pas été possible. J’avais entendu parler du Corps Européen de Solidarité (CES) lors de mon expérience en service civique. Après mes études, à la fin de mon cursus scolaire, ça me semblait être le bon moment pour m’accorder une pause pour repartir.

Le volontariat me correspond bien car j’ai envie de faire des découvertes et des expériences. Les pays scandinaves m’attiraient particulièrement car j’avais étudié les populations scandinaves dans mon cursus de sociologie et j’avais envie d’être plongée dans une atmosphère anglophone.

J’ai aussi été bénévole dans d’autres associations et j’aime le domaine associatif. Quand on est jeune et qu’on aime ça, on peut trouver des bons plans de missions et faire des expériences intéressantes.


Peux-tu nous raconter tes premiers jours en Finlande ?

Je suis en Finlande à Helsinki depuis mai dernier, initialement pour une mission de 8 mois qui s’est finalement transformée en une mission de 10 mois.

Au départ, je devais partir de début avril à décembre 2021, mais la Finlande a fermé ses frontières entre temps. Je suis donc finalement partie en mai. En contrepartie mon organisation m’a proposé de rester un peu plus longtemps, ce que j’ai accepté.

Le premier jour, je suis arrivée de nuit et j’ai dû passer quelques jours en quarantaine. J’ai pu faire la connaissance de ma colocataire, d’origine Autrichienne, à mon arrivée et nous avons bien accroché dès le départ. Nous sommes d’ailleurs toujours en colocation même si nous avons déménagé. La quarantaine en Finlande c’est assez cool car on peut se balader dans les rues et les parcs. On ne peut juste pas aller dans les supermarchés ni dans les transports en commun. Cela m’a permis de découvrir la ville et la nature. Pour ma première sortie j’ai pu aller voir un coucher de soleil.

C’est maintenant la 3ème fois que je déménage. Au début j’étais dans une résidence universitaire mais j’ai dû quitter la résidence pendant l’été. Nous avons cherché un autre logement avec ma colocataire et avons atterri dans une sous-location pour 3 mois. Maintenant, nous sommes dans notre logement définitif jusqu’à la fin de nos missions respectives.


Peux-tu nous présenter ta mission, et ta structure ?

Je travaille avec l’association Allianssi youth exchange. Nous faisons un peu comme la Maison de l’Europe, c’est-à-dire que nous faisons la promotion de la mobilité internationale. Nous accompagnons des jeunes comme moi dans leur projet de volontariat européen, soit parce qu’ils souhaitent partir à l’étranger, soit parce qu’ils souhaitent venir en Finlande. Moi je suis davantage en contact avec les volontaires qui arrivent en Finlande. Mon association a 10 projets avec des organisations partenaires, ce qui permet de travailler en coopération pour communiquer.

Forcément j’ai eu une petite phase d’adaptation au démarrage, mais maintenant je me sens bien j’ai pris mes marques et je suis bien intégrée au sein de l’équipe. Nous avons pu bien communiquer avec ma coordinatrice et tout s’est bien calé, j’ai pu trouver ma place.

Concrètement, nous faisons de la sensibilisation à la mobilité en organisant notamment des événements pour que chacun partage ses expériences.

Nous organisons également des voluntering team, de 2 semaines jusqu’à 2 mois. Ce sont des programmes où les volontaires viennent pour une mission ponctuelle. Je suis donc en charge de recruter les participants, de suivre leur parcours, de les aider à trouver leur projet et d’être leur contact une fois qu’ils sont sur place.  

Je fais aussi un peu de communication sur les réseaux sociaux pour promouvoir ces expériences qu’elles soient longues ou courtes, notamment en écrivant des articles ou en réalisant des vidéos.

J’avais envie de rajouter davantage de lien entre les volontaires présents en Finlande. Chaque mois nous organisons des réunions de volontaires de tout le réseau Allianssi. C’est un temps de discussions et d’échanges et ça permet à chaque volontaire d’avoir un petit groupe de soutien pour les moments où ça va moins bien. Nous sommes un support en plus d’être leur organisation d’accueil.

J’aime avoir des responsabilités et je prends cette expérience comme une expérience pro. Je me vois vraiment comme un membre de l’équipe avec des responsabilités que comme une volontaire. C’est un bon équilibre car je ne suis pas non plus salariée donc j’ai le temps de penser à de nouveaux projets. J’essaye de rendre mon travail encore plus agréable et agréable pour les autres.


Qu’as-tu pu découvrir du pays depuis que tu es arrivée ?

J’ai été très impressionnée par l’importance de la nature, qui est très présente dans la ville. Helsinki est la capitale mais il y a des parcs partout et j’adore ça. Il y a également énormément de lacs ici.

Les Finlandais ont la culture des balades, beaucoup de gens se promènent avec leur chien ou juste pour prendre l’air…  J’essaye de profiter un maximum de ce côté nature. Ce qui est surprenant aussi c’est que pendant l’été le soleil se couche à minuit et se lève à 4h. En novembre c’est l’inverse, il se lève à 9h et se couche à 15h. Il faut donc prendre des vitamines pour passer l’hiver sereinement.

L’une des choses qui m’a particulièrement marqué ici c’est l’omniprésence des saunas dans la vie quotidienne. C’est culturel, les Finlandais vont au sauna 2 fois par semaine. Dans ma nouvelle maison il y a par exemple un sauna. En Finlande, il y a 3 Millions de saunas pour 5 Millions d’habitants. Quand on se balade dans le quartier on sent l’odeur du sauna à bois. Je fais d’ailleurs ma première soirée sauna avec des copines finlandaise prochainement.

Au niveau de la vie sociale, il y a peu de soirée à la maison et les bars ferment tôt, à 23h. Je m’entends bien avec collègues Ils me font découvrir la culture finlandaise, mais il y a peut-être moins de vie sociale ici. L’une de mes collègues me fait découvrir les spécialités finlandaises, elle me ramène régulièrement à manger.


Quelle est ta vision de l’Europe ?

Avant l’Europe pour moi c’était quelque chose d’acquis. Je savais que je pouvais me balader partout juste avec ma carte d’identité mais sans vraiment avoir conscience. Aujourd’hui, parce que je travaille dans une organisation qui promeut la mobilité européenne, je trouve que c’est incroyable comment l’Europe aide les jeunes à partir à l’étranger avec plein de programmes, souvent qu’on ne connait pas ou peu.

Je vois l’Europe comme une entité qui donne des opportunités de voyages, de découvertes et de faire nouvelles expériences…


Qu’est ce que tu peux dire aux jeunes qui voudraient partir en Europe ?

Avant de partir il faut prendre toutes les ressources disponibles autour de soi, prendre contact avec des jeunes qui sont déjà partis. Savoir au maximum comment ça va se passer une fois sur place. La réunion de préparation au départ que j’ai eu avec Bastien par exemple m’a beaucoup servie notamment lorsqu’on parle du choc culturel. Pour les gens qui ne sont jamais partis c’est hyper important. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher des associations.

Une fois sur place, il est important de savoir s’adapter, d’être proactif. Il faut prendre du recul et ne pas critiquer en se disant que chez moi c’est mieux. Il faut prendre tout ce qu’il y a prendre dans une expérience internationale car chaque expérience apprend quelque chose.

Je suis un puzzle de toutes mes expériences. Il faut s’ouvrir l’esprit. On prend un petit bout de chaque expérience et on construit son propre puzzle.