Lutter pour la préservation des fonds marins grâce au Corps Européen de Solidarité

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Ce mois-ci nous suivons Margot 24 ans, diplômée en biologie marine, à Marina della Lobra au large de l’Italie. Elle nous raconte son expérience en Corps Européen de Solidarité au sein du projet MARE, qui lutte pour préserver les fonds marin, et donne quelques conseils à ceux qui, comme elle, souhaitent tenter l’expérience du volontariat en Europe.

 

MDE : Comment as-tu eu envie de partir découvrir l’Europe ?

Margot : J’ai déjà vécu plusieurs années à l’étranger (au Canada, aux Etats-Unis et en Guadeloupe) et j’avais envie de repartir en Europe. J’ai connu le Corps Européen de Solidarité en entendant parler d’une offre pour un projet sur l’île d’Ischia en Italie. J’avais été retenue mais malheureusement ça a été annulé à cause du COVID.

 

La structure accueillante S.E.A, m’a alors proposé un autre projet en remplacement, qui s’appelle MARE (Marine Adventures Respecting the Environnement). Le projet consiste à soutenir les exploitants du parc marin dans des activités telles que : le nettoyage des plages et de la mer, l’éducation environnementale, le sauvetage des tortues marines, la diffusion d’informations et la sensibilisation pour protéger la baie de Ieranto et plus particulièrement le parc marin de Punta Campanella.

 

Je suis donc à Marina della Lobra au sud de Naples en Italie et j’aide l’équipe de l’aire marine protégée dans la gestion du parc. Nous sommes 8 volontaires avec des parcours différents et des cursus différents et nous avons tous des missions différentes : 5 d’entre nous sommes biologistes, il y a 1 commercial, 1 diplômé en sciences politiques et 1 en cinématographie. C’est très intéressant car nos différentes compétences et expériences se complètent.

 

 

Quelles sont tes missions au sein de la structure ?

 

Au quotidien, je m’occupe principalement de faire des inventaires sous-marins de la faune et la flore dans la zone protégée. On plonge (même en hiver !) pour y observer la biodiversité. Au large de Marina della Lobra on peut trouver un coquillage menacé car il meurt massivement : le pinna nobilis. Nous devons donc mesurer l’état de sa protection et trouver ce qui le menace. On analyse toutes les données qu’on récolte. On fait par exemple des études sur les bateaux de pêches qui approchent ces zones protégées et cela donne une idée du type de personnes qui fréquente dans la baie. On produit des recommandations pour les autorités locales sur la règlementation de la baie. On étudie aussi le reste de la biodiversité de la baie. On réalise des études sur les nouvelles espèces qui apparaissent, on fait des recherches et on produit des rapports.

 

Mais tous les volontaires n’ont pas les mêmes missions. Il y a par exemple une des volontaires qui réalise un livre pour les enfants pour les sensibiliser au milieu marin. D’autres créent un Kayak à voile. On vit dans un endroit où la population est assez âgée donc on a également créé un magazine qui nous permet de nous adresser à ceux qui n’ont pas accès aux réseaux sociaux pour les sensibiliser.

 

En ce qui me concerne, j’ai décidé de partir avant la fin de mon volontariat car j’ai trouvé une formation en France qui est prise en charge par un organisme donc je ne veux pas louper cette chance. Mais l’expérience du CES a été très enrichissante pour moi. J’ai notamment découvert des personnes avec d’autres cultures.

Raconte-nous ton séjour.

 

Le but du CES c’est aussi de pouvoir découvrir la culture des habitants du pays/de la ville dans laquelle on est. S.E.A notre organisation nous fait découvrir de nombreux endroits de la région et du pays en nous faisant participer à leur protection. Il y a souvent un rapport avec l’environnement car se sont de magnifiques endroits mais qui sont dégradés par les détritus des gens. Alors on y va pour les nettoyer. Cela nous permet de découvrir de nouveaux endroits tout en faisant une bonne action. Mais on nous emmène aussi voir des lieux plus touristiques comme Pompéi par exemple.

L’inconvénient c’est que nous sommes tous tout le temps ensemble avec les autres volontaires. La vie perso n’est pas beaucoup séparée de la vie pro. Nous habitons ensemble, travaillons ensemble et visitons ensemble.

 

 

Nous sommes 8 volontaires, tous avec des manières de vivre et des éducations différentes, répartis dans 2 appartements sans chambre individuelle : je vous laisse imaginer ! On a des très bons moments tous ensemble mais c’est aussi parfois un peu compliqué. Cela fait évoluer notre façon de penser et notre propre mode de vie. Le côté sympa c’est que chaque semaine on fait une activité en lien avec la culture de chacun d’entre nous. Cela peut être un repas, un film, des jeux, l’histoire de l’endroit, des langues… Les tunisiens de l’équipe nous apprennent par exemple quelques mots en langue arabe.

 

 

Et puis il faut relativiser, un volontariat c’est quelques mois dans une vie. C’est une expérience atypique qu’on ne peut faire qu’une fois donc il faut en profiter le plus possible !

Comment as-tu connu la Maison de l’Europe à Nantes ?

 

J’ai habité plusieurs années à Nantes et j’y encore un pied à terre. Quand je suis revenue en France après plusieurs années à l’étranger, je me suis penchée sur ce nouveau projet de CES. J’avais besoin d’une structure d’envoi et j’ai découvert que sur le territoire la Maison de l’Europe faisait partie des organismes en capacité d’envoyer des jeunes à l’étranger. J’ai donc contacté la MDE, j’ia présenté mon projet j’ai eu une réponse rapide et enthousiaste. Bastien (Ndlr : chargé de mobilité à la Maison de l’Europe à Nantes) m’a expliqué les démarches administratives et s’est chargé d’établir le contrat et le faire signer par l’organisation. Ça m’a rassuré de pouvoir être accompagnée car ma structure d’accueil était moins au courant et moins à l’aise avec l’administratif.

 

Un petit conseil à ceux qui voudraient partir en Europe même en temps de COVID ?

 

Mon plus gros conseil serait qu’il ne faut pas s’arrêter de vivre. Nous avons un gros avantage dans l’UE c’est qu’on peut bouger relativement facilement même en période COVID contrairement au Canada par exemple ou en Australie. Je réalise que l’Europe est vraiment une Union avec une facilité administrative pour changer de pays et de culture. Bien sûr il faut se renseigner au préalable sur les conditions d’accueil en période Covid.

 

Le volontariat est une très bonne manière pour partir en étant rassuré car tout est organisé et pris en charge. Et puis c’est tellement important de partir pour une mission pour laquelle tu es inspiré ! Tu découvres le pays au travers du volontariat donc il est important de prendre un volontariat qui te ressemble et te plaises. Mais tu choisis un volontariat non pas que pour découvrir un pays mais aussi pour les missions proposées qui doivent t’animer, ainsi que la structure accueillante. Ça peut te permettre de gagner des compétences, des références dans ton domaine.

 

Pour voyager si tu le peux, évite l’avion. Tu ne vois pas le paysage, et en Europe le voyage en train ou en voiture est moins contraint en cette période de COVID. La France est très centrale par rapport à d’autres pays donc offre un large choix de destination. Plus qu’à se lancer !

 

Plus d’infos sur le projet MARE : https://www.facebook.com/projectmarepuntacampanella

Plus d’infos sur le Corps Européen de Solidarité : b.bruneau@maisoneurope-nantes.eu